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Lilizen cuisine
12 août 2005

Questionnaire: Madeleine de Proust, le questionnaire des nourritures d'enfance

           Conserves

    J'ai mis un certain temps pour participer à ce questionnaire, qui m'a été envoyé simultanément par Ségolène, et Tarzile, car je n'avais pas envie d'y répondre "à la légère". Je les en remercie, et précise, dans la foulée, que la lecture évocatrice de leurs souvenirs était trés sympathique.

Les parfums d'enfance sont tenaces, ils sont sources d'émotions fortes, de sensations "vraies", et nous ramènent vers le fondement de notre personnalité.
C'est souvent par surprise que l'odorat nous plonge dans nos souvenirs. Un seringa en fleurs, un poulailler, un sachet de sciure où "grouillent" des asticots blancs pour la pêche, ou de façon plus gourmande: un civet de lièvre, ces évocations sont autant d'effluves qui me ramènent vers mes jeunes années et mon grand-père.
Ainsi essayè-je avec ténacité de retrouver, comme dans une chasse au trésor, le parfum et la saveur de mets, qu'on me préparait avec amour.
C'est sans doute une des raisons pour lesquelles je cuisine, retrouver des émotions, en glaner de nouvelles...et faire des heureux!

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1.Le civet de lièvre de mon grand-père maternel:
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L'un des plats préférés de mon enfance - qui n'est pas, vous l'auriez deviné, le sachet d'asticots pour la pêche! -...mais le civet de lièvre, que réalisait mon grand-père.
En général, la bête avait été donnée par un voisin généreux. Car mon grand-père pêchait, mais ne chassait pas.
En revanche, mon père s'adonna un temps à cet art (aujourd'hui décrié...car on élève hélas du gibier pour le relâcher...un vrai carnage, où les bêtes n'ont aucune chance!), mais c'était un piètre chasseur.
Ce qui, il faut bien l'avouer, nous soulageait mes soeurs et moi; car si bien manger était une chose, voir ces petites bêtes mortes...en était une autre, et nous rendait tristes...
En guise de tableau de chasse, notre père nous rapportait donc...des champignons! On trouvait ça joli et ça sentait bon la terre, ma mère cependant, les envisageait toujours d'un air circonspect, et ne manquait jamais de nous mettre en garde...elle les montrerait au pharmacien le lendemain, et donc..."pas touche en attendant!".
Les sorties "chasse" de mon père, était le prétexte pour une ballade "presque en solitaire", car notre chienne cocker, un animal qui adorait courir le gibier, et prendre des bains improvisés dans les étangs, l'accompagnait toujours.
D'ailleurs à cette époque, Michel Delpech chantait une chanson:"...au dessus de l'eau, soudain j'ai vu passer des oies sauvages...", comme quoi, à l'instar des parfums, la musique peut-elle aussi nous replonger avec nostalgie dans le passé...

Pour son civet de lièvre, mon grand-père dépouillait la bête et recueillait son sang, qui lui servirait à lier la sauce...et passé mon moment d'appitoiement, je dois avouer que ce "dépouillement" avait quelque chose de fascinant...J'ai, en guise de porte-bonheur (c'est ce qu'on dit chez nous en Poitou) gardé longtemps une patte de lièvre, faisant fi de toute hygiène!

Il n'y a pas eu de meilleur fumet de civet depuis le civet de mon grand-père, à part peut-être celui de ma nounou...mais ça...c'est une autre histoire!

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2.Le far poitevin de mon grand-père, largement bien repris par ma mère et ses dignes filles!
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Je constate que terroir et parfums d'enfance vont de paire en ma paroisse! (hé hé hé).
Je suis raide-dingo d'une plante nommée l'oseille!
Chez nous en Poitou, elle s'associe à d'autres légumes (des blettes par exemple) pour garnir les choux, "au vert".
On la fait également "suer", pour être mélangée à une onctueuse farce aux herbes aromatiques, elle revêt alors l'apparence d'une purée, qui accompagne divinement les lapins...(encore eux!), mais rôtis cette fois!
Cette recette est un régal, j'insiste! Elle requiert cependant une imposante récolte d'oseille, rien à voir avec quelques malheureux plants aromatiques, il vous faut en faire pousser des rangées titanesques. L'origine de cette recette reste floue. Ma mère qui se targue d'être berrichonne, mais qui est née en touraine et qui vécut dés sa petite enfance en poitou...contribue à brouiller les pistes pour retrouver l'origine de cette recette!
Vous pouvez trouver ici, la recette du far poitevin.

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3.La crème aux oeufs de Mémé Cocotte:
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Si je parle beaucoup de mon grand-père maternel, c'est que j'ai passé ma petite enfance auprès de lui,
(voir le questionnaire "the cook next door") avec mes soeurs et mes parents, nous habitions la même maison, ce qui fut une grande richesse, je m'en rends compte à présent.
Ma grand-mère paternelle habitait seule une petite maison de campagne, un peu délabrée, sans grand confort, mais elle refusait de la quitter pour quelque chose de mieux, elle était attachée à cette maisonnette et à son jardin, où poussaient dans un désordre incroyablement insolent, tout ce qu'elle y plantait! Une vraie main verte!
Ainsi, jolies roses, tomates et artichauts se côtoyaient-ils en bonne entente.
Nous allions voir ma grand-mère les mercredi après-midi, mon père nous y amenait en voiture, car son village était à sept kilomètres de notre petite ville de Montmorillon, dans la Vienne, charmante ville romane, patrie d'une recette de biens bons macarons! Cocorico!
Plus tard, quand je fus en âge de veiller sur mes soeurs, nous nous y rendions à bicyclette! Un vrai périple tout à fait bucolique, et qui nous maintenait en forme!
Ce qui nous donnait également des forces, et j'y arrive enfin...c'est la merveilleuse crème aux oeufs de ma
grand-mère, (baptisée Mémé Cocotte à l'époque où elle avait encore des poules!), c'était une crème à base de lait, d'oeufs, d'un alcool (je n'ai jamais su lequel), et un je ne sais quoi qui ne ressemblait à aucune crème connue...le tout cuisait au bain-marie, tout doucement sur un poêle à bois...Ma grand-mère est morte avec son secret, et je n'ai, à ce jour, jamais retrouvé la saveur de cet entremet!

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4.Le broyé poitevin:
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J'aimeeeeeeeee la galetttttteeeeeeeee!
Enfin le broyééééé, appelé ainsi, car on casse du poing (on broie), cette galette pur beurre, et chacun s'empare du morceau reflétant son appétit.
Je ne connais rien de plus alarmant qu'une pause café/broyé, vous n'avez jamais assez de l'un pour finir l'autre!
C'est à se damner tellement c'est bon!
Il faut du bon beurre de poitou-charente pour réaliser cette recette...bien-entendu!

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5.La soupe au vermicelle de mon grand-père:
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Le goût de cette soupe était indescriptible! Un reste de bouillon dans lequel haricots blancs, bouquet garni et lard avaient mijoté...allongés d'une carcasse de poulet..et d'une tonne de vermicelle, suffisaient à faire mon bonheur! Je fais souvent de la soupe au vermicelle, ja raffole des recettes simples... et de dépiauter les carcasses!

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Voilà, j'en ai terminé avec ce test évocateur et ludique.

Je crains, le jeu ayant déjà bien tourné, que beaucoup de blogueurs aient répondu à ce questionnaire, je le transmets cependant, comme le veut la règle à cinq personnes :

Celine's Blog

Culinotests ( a-t-elle testée les tests?) hi hi hi!

Lugar de olahr feliz

saveurs

popote et papote

   Si vous décidez de répondre à ce questionnaire, suppimez le blog qui trône au haut de la liste. Montez tous les autres blogs d'un cran. Ajoutez le vôtre en cinquième position. De cette manière, les bloggeurs les plus enthousiastes pourront suivre ce questionnaire à la trace.

1. Station gourmande / Lali et Cie
2. Le blog d'une jeune maman / Le Palais des Délices
3. Je mijote / Saveurs sucrées salées / Blogbio / Papilles et pupilles
4. Tarzile.com / Boire et manger:quelle histoire!
5. Gastronomades

Le questionnaire m'ayant été envoyé simultanément par Tarzile et Ségolène, j'ai regroupé les liens de leurs deux sources, et ça fait du monde!!!

 

 

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Commentaires
B
Tiens, je vais répondre aussi chez moi. Lecture des réponses avant la fin du week end, promis (malgré le mondial de foot ;)).<br /> Blacky
S
Ravie de voir que le jeu t'a plu. <br /> C'est avec des enfances comme la tienne que la gourmandise et les goûts culinaires s'affinent. Je suis persuadée qu'une nourriture saine et proche de la nature - jardin potager, poules et leurs bons oeufs, retour de pêche, de chasse et de cueillette de champignons - nous marquent à jamais et nous apprennent à vivre au rythme de cette nature et dans son respect.<br /> Et voir les autres cuisiner donne envie de faire de même et nous apprend les recettes familiales et traditionnelles, c'est ainsi que le patrimoine culinaire se transmet.<br /> La constante de ce questionnaire est que la nourriture appartient au partage et à la convivialité, que les liens créés autour d'elle avec les êtres que l'on aime sont inéfaçables.
S
Très joliment évoqués ces souvenirs d'enfance. C'est important les grands parents, c'est une chance de les avoir....mais on s'en rend compte plus tard...
T
L'attente valait la peine. De belles tranches de vie. Ton Grand-papa, quel homme! J'aurais goûté à son civet n'importe quand. Et ta Mémé qui refusait de quitter son petit pavillon pour cause de jardinage intempestif. Et les champignons de ton Papa.<br /> <br /> La lecture de tes souvenirs me fait me questionner. Nos souvenirs gustatifs sont inextricablement liés aux gens qui nous ont aimé et que nous avons aimés. Donc, les papilles gustatives seraient reliés au coeur et à la mémoire par un fil invisible. C'est à suivre. Peut-être que Celinecook a la réponse à mes interrogations.<br /> <br /> T.
M
Jolis souvenirs d'enfance fleuront bon la belle vie dans la campagne poitevine.
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